Najat Vallaud-Belkacem
Ouvrir latin & grec au plus grand nombre pour tirer tous les élèves vers le haut.
"Sur cette question du latin et du grec, je voudrais juste que vous compreniez bien la démarche de cette réforme du collège."
Le latin (en latin : lingua Latīna ou Latīna lingua) est une langue italique de la famille des langues indo-européennes, parlée à l’origine dans le Latium et la Rome antique. Bien qu’il soit souvent considéré comme unelangue mortenote 1, sa connaissance, voire son usage, se sont maintenus à l’université et dans le clergé. De nombreuses écoles et universités continuent à l’enseigner1,note 2. Le latin est toujours utilisé pour la production de nouveaux mots dans de nombreuses familles de langues. Le latin et ses langues-filles, les langues romanes (dites parfois néo-latines), sont la seule branche des langues italiques à avoir survécu. Les autres branches sont attestées dans des documents datant de l’Italie préromaine, mais ont été assimilées durant la période républicaine ou au début de l’époque impériale.
Langue flexionnelle, elle comporte sept cas, deux nombres et trois genres. Son alphabet — qui, enrichi de lettres supplémentaires et de signes diacritiques, est utilisé aujourd’hui par de nombreuses langues vivantes — comportait à l’époque classique 23 lettres, dont 4 voyelles, 2 semi-voyelles et 17 consonnes.
J’ai dit d’ailleurs dans mon introduction, que oui pour 20% des élèves le collège actuel fonctionne très bien. Pour ceux qui en effet passent par les classes bi-langues, par les options latin, etc. On est tous d’accord, il n’y a pas de problème pour eux et pas besoin de réformer le collège.
Le sujet, c’est comment faire en sorte que tous les collégiens puissent avoir accès à cet enrichissement que constitue le fait d’avoir une seconde langue plus tôt, au lieu d’attendre la 4ème et le fait d’être ouvert aux cultures et langues de l’antiquité. Parce que je suis d’accord avec vous, mille fois d’accord. Et comme en plus j’en ai fait, je sais à quel point le Latin joue dans l’acquisition d’une culture commune, dans la construction de la citoyenneté, dans la dimension linguistique de ce que l’on y apprend, dans l’apprentissage de l’Histoire des civilisations. Et pour toutes ces raisons, je ne me satisfais pas que cela soit réservé à quelques-uns.
Précisément pour ce que vous disiez M. Hetzel. Et j’étais étonnée que vous ne fassiez pas le lien. Parce que dans d’autres pays, on a su moderniser davantage l’apprentissage des langues et cultures anciennes. En donnant précisément autre chose à voir au-delà de la langue en tant que telle, en parlant de l’Histoire, de la civilisation aux élèves. C’est exactement à cela que sert le format enseignement pratique interdisciplinaire. C’est pouvoir aborder au-delà de la langue, mais la langue sera préservée évidemment et aura un temps. C’est pouvoir aborder l’Histoire, la civilisation, la culture. Donc avec cet enseignement pratique interdisciplinaire Langues et Culture de l’Antiquité, je vous confirme qu’il y aura le même nombre d’heures qu’aujourd’hui, avec des heures pour l’étude de la culture et de la civilisation et des heures pour l’étude de la langue. Donc les élèves n’y perdent rien. »
Donc il ne s’agit pas de supprimer un droit ou une possibilité pour quelques-uns. Il s’agit de le généraliser, comme pour la question des langues vivantes, pour tous les collégiens. Et nous le faisons de 2 façons s’agissant du latin et du grec.
La première façon, nouvelle. Nous introduisons dans l’enseignement du Français une initiation à l’étude des langues anciennes. Parce que nous estimons que les langues anciennes permettent de mieux comprendre les principes fondamentaux de la langue française, l’étymologie, la composition des mots, les fonctions grammaticales. D’une certaine façon, nous mettons de l’excellence au service de la réussite de tous les collégiens et au service de la réduction des inégalités de maitrise de la langue française.
Seconde façon. Comme actuellement, les élèves pourront apprendre le Latin de la 5ème à la 3ème et le Grec en 3ème. Comme ce qui existe aujourd’hui, sauf que cela ne s’appellera pas « Option facultative » mais ce sera un enseignement pratique interdisciplinaire (EPI).
Pourquoi est-ce que ce sera un EPI ?
Le choix de cette option intervient en 5ème et se continue, en 4ème et 3ème avec 2 heures hebdomadaires.
Etudiée au sein de petits groupes, elle permet un apprentissage collectif et personnalisé des points grammaticaux (dont les déclinaisons) et de conjugaison.
Les élèves s’enrichissent de leurs savoir-faire respectifs et leurs techniques diverses, notamment pour mémoriser.
Il y a donc peu de travail de maison mais des activités de groupes, du partage et de l’entraide.
Mieux connaitre le français
Le latin est la langue mère du français et contribue à sa constitution.
Loin de l’austérité prétendue de ceux qui l’appellent « langues morte »
Le latin fait souvent montré de beaucoup de poésie, de fantaisie et de nuances très variées, toutes choses fort réjouissantes pour l’esprit.
Intrigués, étonnés, curieux, les élèves découvrent leur langue sous un autre angle et plus ils découvrent. Plus ils demandent.
Rappelons que les racines sont aussi communes à l’italien, au portugais et à l’espagnol souvent choisi comme seconde langue.
Découvrir une civilisation, une culture, un mode de vie, auxquels on doit beaucoup.
Mythologie, histoire et réalités gréco-latines s’entrelacent dans notre culture et nourrissent encore aujourd’hui notre imaginaire collectif, littérature, cinéma, peinture, et arts divers.
Voyager dans l’espace et le temps au gré des thèmes proposes et demandes par les élèves est à la fois enrichissant et agréable, (effectivement cet enseignement permet une grandes liberté de choix)
Gagner du temps, ultérieurement dans ses études
Histoire, médecine, botanique, zoologie, astronomie, science, droit, architecture, arts etc.. Les domaines du savoir utilisant les racines latines et groupes sont multiples et heureux qui connait de nombreux mots, tibia, clavicule, abdomen, ovin, caprin, porcin (Ovis), (caper), (porcus).
Exercer son sens de la logique et de la rigueur
c’est un excellent entrainement pour l’esprit mais tout en douceur car sans contrainte trop pesante, de temps, pas d’évaluations trop nombreuses.
Gagner des points au brevet et au bac
Les notes obtenues sont prises en compte pour le brevet du collège dans le cadre du contrôles continu en 3ème les points supérieurs à 10 dans la moyenne de l’élève se rajoutent au total.
En revanche si l’élève n’a pas la moyenne, il ne sera pas pénalisé
Au bac les lycéens qui présentent l’épreuve facultative verront les points au-dessus de la moyenne multipliées par trois et rajoutes au total (ex 16 = 6×3 = 18 points)
Les concours
Des concours sont organisés entre des groupes d’élèves à chaque niveau.
Objets d’une recherche sur un thème choisi, ils se font sous forme de questionnaires.
Les latinistes travaillent le thème puis concourent par 3 ou 4.
Les vainqueurs reçoivent une récompense sous forme de ticket de cinéma.